Lisa Serrat

La classe de philosophie de Saint-Simon à nos jours
Doctorat de philosophie

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Mots-clés : philosophie - enseignement/éducation - structure - système - politique - république/démocratie/capitalisme - idéologie - discours - représentations - pouvoirs - institution - peuple/populaire - élite - pédagogie

Résumé :

          Cette recherche se voudrait l'éclaircissement d'une énigme, celle de la construction structurelle et conceptuelle de la classe de philosophie. Il s'agira de retrouver les pratiques et les discours qui ont travaillé, fabriqué, constitué l'enseignement de la philosophie, de problématiser son existence - par ailleurs spécifiquement française - de lui redonner une dimension philosophique, historique, politique et sociale. Cette enquête généalogique sur la classe de philosophie, ses conditions de possibilité, sa constitution historique se fera dans le but d'éclaircir les problématiques des débats contemporains et les enjeux actuels de l'enseignement philosophique, comme d'aboutir au questionnement théorique d'un enseignement de la philosophie ouvert à d'autres publics, lycéens en filière technique et professionnelle, collégiens, étudiants en facultés scientifiques.Au cour de ce questionnement, surgiront des interrogations de fond : quelle position, attitude théorique présuppose la volonté d'étendre la philosophie à d'autres parcours scolaires, d'autres expériences, par rapport à l'histoire traditionnelle de la philosophie et de son enseignement ? Quelles possibilités offrent une extension de l'enseignement de la philosophie, quelles en sont ses limites ? comment se concrétise-t-elle ? (question de la pédagogie, du cours magistral, de la vulgarisation, de la représentation des élèves et des professeurs du travail philosophique - un questionnaire sur ces thèmes apparaîtra indispensable).

a)      Nous ferons, alors, dans une premier temps, la généalogie de la forme moderne de la classe de philosophie en étudiant deux périodes décisives, le 19ème siècle et le début du 20ème . Ces époques sont marquées par des bouleversements scientifiques, intellectuels, politiques, et sociaux, notamment par l'élaboration de l'Etat moderne avec la mise en place progressive d'une administration, d'une école laïque et obligatoire dont l'un des traits sera la création d'une classe distincte de philosophie. L'institutionnalisation de la philosophie participe d'une conjoncture historique particulière et de ses discours philosophiques et politiques dont beaucoup renvoient, d'une certaine façon, à la pensée platonicienne - qui nous servira de « fil » conducteur dans l'étude historique de l'enseignement de la philosophie et de son institution

b)     Dans un second temps, il s'agira d'analyser la forme moderne de la classe de philosophie en elle-même, d'une part, en prenant acte des changements technologiques et d'un « nouvel esprit du capitalisme » et d'autre part, en s'interrogeant sur la possibilité d'une ouverture de l'enseignement de la philosophie à d'autres publics, ce qu'elle suppose au niveau intellectuel, pédagogique et politique. Outre certains auteurs à méditer (Sartre, Derrida, Deleuze, Lyotard, Onfray, Meirieu, Ferry, Renaut.), il serait intéressant d'établir un questionnaire pour les professeurs de philosophie (fac, lycées, chercheurs, pédagogues.) et les élèves sur leurs façons respectives de percevoir la philosophie, de la définir, de se représenter dans l'institution scolaire.

 

Plan

Introduction ou les présupposés du sujet

I.     L'esprit de la classe de philosophie : entre le pouvoir spirituel de Saint-Simon et l'éducation universelle de Comte

A.     Saint-Simon, la société industrielle et la philosophie ou le pouvoir spirituel

1.     La société des capacités ou la division sociale et technique du travail dans la société industrielle

2.    Le rôle de la philosophie et la place du philosophe, entre révolution et idéologie

3.    La philosophie « scientifique », religion et morale laïques ?

B.          Comte, la philosophie positive ou le devenir-école de la philosophie

1.     La philosophie positive, discipline encyclopédique et sommet de la division du travail intellectuel

2.    La philosophie positive : de la morale à l'idéologie

3.       L'éducation universelle ou la réalisation de la philosophie positive

II.          L'instauration et la consolidation de la classe de philosophie ou l'institutionnalisation de la philosophie

A.     La fondation de la classe de philosophie et la formation d'un corps enseignant chez Cousin, ou la naissance de l'institution philosophique

1.       L'enseignement philosophique : la détermination d'une philosophie officielle et l'établissement d'un programme

2.    La hiérarchie cousinienne de l'école : de l'instruction primaire populaire à l'élitisme de la classe de philosophie

3.    La constitution du corps enseignant ou la définition du fonctionnaire-philosophe

B.          L'éducateur philosophe Alain ou l'éthique de la classe de philosophie

1.     Une pédagogie philosophique

2.    La philosophie : la culture humaniste du passé et l'esprit scientifique

3.    L'image du professeur de philosophie : de l'intellectuel-éducateur au pouvoir spirituel

III.      Quel avenir pour la classe de philosophie ? Tradition ou déconstruction ?

A.     La pensée "traditionnaliste" de l'école et de l'enseignement philosophique ou la défense disciplinaire de la philosophie contre la non-philosophie

B.      La classe de philosophie comme lieu de « déprogrammation » : l'avenir de la philosophie passe-t-il par une déconstruction de sa tradition ?

Conclusion Générale

Bibliographie

 

Date de création : 21 janvier 2001
Date de révision :