Le rôle du maître dans les débats
à visée philosophique
par
Véronique Reboul-Haas
Son rapport …
Son rapport au pouvoir :
je pense qu’il a de par son statut
et sa fonction un accès au pouvoir que n’ont pas ses élèves. C’est lui
en effet qui décide de mettre en place des débats, de les orienter,
de les organiser, de les mener ou de les faire mener, de leur donner
une fréquence, de les modifier, de les évaluer, voir de les supprimer.
Lors du débat, il a le pouvoir de faire respecter
le bon fonctionnement du déroulement de celui-ci, s’il y avait des dérapages
non contrôlés par le président de séance.
Son rapport au savoir :
Je pense que c’est un devoir de sa part que de transmettre
les connaissances et la culture qu’il a lui-même reçu et de montrer
aux élèves que les thèmes abordés ont déjà été réfléchis ,débattus,
partagés par d’autres avec une multitudes de réponses, mais avec une
universalité de questions soulevées.
Son rapport à la parole :
Sa prise de parole doit-être très discrète et occasionnelle.
Il doit intervenir si de trop grosses tensions provoquaient
un non respect du code de bonne conduite entre les intervenants ; si
les élèves ne restent que dans l’exemple personnel ; ou lorsque le débat
s’étiole, il doit alors le relancer par une question ou une remarque
qui fera réagir les élèves.
Son rapport au sens de l’école :
Pour ma part, j’ai pu grâce aux débats mis en place,
trouver là un moyen de faire se rejoindre l’intimité et l’universalité
ce qui pour moi donne tout son sens à l’école.
Ses fonctions, statuts …
C’est lui l’initiateur de ce projet. Il est garant
de son bon fonctionnement. Suivant l’âge, la capacité cognitive de ses
élèves et leur habitude de cette pratique professionnelle, il pourra
occuper différents rôles lors des débats : président, reformulateur,
syntétiseur,discutant, observateur, secrétaire… voir même aucun rôle
si ce n’est celui de témoin.
Il instaure un climat de confiance pour que la parole
se libère et que ces moments d’échanges appartiennent à la communauté
de recherche.
Il ne fait pas de prosélytisme.
Les démarches et dispositifs …
L’année 2001/2002 je suis partie de leurs questions,
d’un travail sur les sentiments avec comme support des textes littéraires,
de l’actualité, de dilemmes moraux.
1ère étape : élaboration d’une question commune
sur laquelle la communauté va réfléchir.
2ème étape : à la maison, prise de notes sur ses
propres réffexions avec la possibilité d’en discuter avec ses parents.
3ème étape : débat avec conflit socio cognitif.
4ème étape : évaluation avec analyse du fond ( mes
changements entre avant et après le débat ) et analyse sur la forme
du débat ( y-a-t-il des modifications à effectuer pour un meilleur déroulement
?)
5ème étape : compte rendu du débat par écrit au
niveau du fond soit élaboré ensemble soit donné par moi.
Les conséquences …
Une “ catastrophe “ car l’enseignement traditionnel
m’ennuie profondément à présent et je ne vois pas comment m’y soustraire
!