Préparation d'une séance de réflexion philosophique dans la classe de C.P. de l'école de Changé. Mars 2002.

Thème « pour de vrai pour de faux »

Faut-il toujours dire la vérité ?

Par Edwige Chirouter

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·                    Première étape de préparation de la réflexion philosophique : apporter une culture générale par le biais d'un corpus de textes (contes, littérature jeunesse) ou d'extraits de films qui doivent servir d'outils dans et pour la discussion. Ces références permettent d'aborder les thèmes de la vérité et du mensonge, de la nécessité de la ruse dans certaines circonstances, de la vantardise, mais aussi du statut de l'imagination, du rêve, du jeu, de l'évasion, etc.

Les textes lus avec les enfants sont les suivants :

Tony Ross, Le petit garçon qui criait au loup, Folio Benjamin ; Les habits neufs de l'empereur, de Hans Andersen ; Le loup et les sept chevreaux ; Le petit poucet ; Blanche Neige ; Le chat Botté ; Pinocchio ; Le tigre furibard de Gérard Montcombe chez Milan ; Max raconte des bobards de D. Saint Mars et Serge Bloc chez calligram, collection « ainsi va la vie » ; Olivier Douzou, Records, édition du Rouergue ; Didi Bonbon d'Olga Lecaye chez Lutin Poche ; Sale Gosse de Babette Cole au Seuil jeunesse ; La petite fille du livre de Nadja, école des loisirs.

La séance se déroulera avec 11 enfants de la classe, dans la BCD, et durera 30minutes.

Mise en pratique : pour la première séance, il n'y aura pas de répartition des rôles dans le déroulement du débat (pas de président de séance, d'observateurs, de synthétiseurs, etc.) Tous les enfants participent comme « débateurs ». Le maître est chargé de rappeler et de faire respecter les règles élémentaires du « débat démocratique »: demander la parole, écouter l'autre, ne pas se moquer, etc.

Prévision du déroulement : Lancement de la séance : Le maître ou l'intervenant extérieur lit une histoire, le maître incite les enfants à restituer un ou des récits, puis il pose une question générale : « Faut-il toujours dire la vérité ? » (10minutes)

Le débat : 15 minutes

5 minutes de conclusion et de synthèse

Le maître et l'intervenant participent au débat (si nécessaire) pour relancer les questions, affiner les raisonnements, donner des pistes de réflexion, des contre -exemples, expliciter les concepts.

Les objectifs conceptuels : Amener les enfants à faire des distinctions conceptuelles, à remettre en question les idées toutes faîtes, les préjugés, « c'est pas bien de mentir ». Il y a différents types de mensonges (les petits et les gros, les graves et les pas graves) et il y a différentes raisons de mentir (les bonnes et les mauvaises). Cette réflexion peut amener à une réflexion encore plus large sur le bien et le mal sur le juste et l'injuste.

Il faudrait donc amener les enfants à faire une distinction entre différentes catégories de mensonges (l'exagération, l'invention, la dissimulation, la ruse, la vantardise, etc.), à les définir et les analyser.

Questions possibles à poser lors du débat  : Pourquoi est-on amené à mentir ? On peut également donner des exemples de situations concrètes ou faire appel aux textes pour relancer la discussion : est-ce qu'on a raison de mentir dans telle ou telle situation ?

Par exemple pour répondre à la question posée : on peut être amené à mentir pour ne pas faire de peine à quelqu'un quand on reçoit un cadeau qui ne nous plaît pas, quand on dit à maman que sa robe est belle alors qu'on la trouve affreuse, quand on cache à sa petite sour que le père Noël en fait n'existe pas, quand on fait semblant de perdre à un jeu, etc. On ment aussi pour se protéger ou protéger ceux qu'on aime (la ruse dans les contes, dans le Petit poucet, dans Blanche-neige), on ment aussi pour se faire plaisir (vantardise, l'exagération). On ment aussi par lâcheté : Le silence est-il un mensonge   : quand on fait une bêtise et qu'on ne le dit pas. Quel est le mensonge le plus grave et pourquoi ? Y a-t-il une hiérarchie dans le mensonge ? Pourquoi c'est grave ? Pourquoi c'est pas grave ? Qu'est-ce qu'un gros mensonge ? Essayer de transcender les exemples pour tirer des définitions conceptuelles. Par exemple : un mensonge grave c'est quand on trahit la confiance de quelqu'un, quand il a des conséquences néfastes pour les autres, quand on laisse punir par le silence ou quand on dénonce quelqu'un à sa place, etc. Un mensonge « pas grave », c'est un mensonge qui ne « fait de mal à personne ».

Autre thématique : Le jeu, les histoires que l'on raconte, inventer des histoires est-ce un mensonge ? Statut de l'imaginaire...

 

Date de création : 17 juin 2002
Date de révision :