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La
philosophie dans les livres et albums pour enfants
Par
Mireille Carton et Christine Dumas[1] Une
sélection de supports pour organiser des discussions philosophiques Cette sélection est le fruit de lectures buissonnières
et veut simplement montrer que les albums et livres pour enfants -voire
très jeunes enfants ne sachant pas lire- peuvent être le point de départ
de réflexions portant sur tous les grands thèmes de la " philosophie " :
la connaissance, la pensée, le sens de la vie et de la mort, le langage
et la communication, l'identité, le rapport à l'autre ... Quand on regarde
ces ouvrages, on est d'abord séduit par l'originalité, la richesse de
l'imagination, la poésie, l'humour ... aussi bien des images que des
textes. C'est un premier niveau de lecture qui procure déjà un grand
plaisir. Puis, à y regarder de plus près, on découvre le sens caché,
les interrogations, parfois les réponses à des questions difficiles :
comment être soi, comment accepter l'autre, comment communiquer, pourquoi
la misère, la guerre ? ... C'est
un autre niveau de lecture, qui nécessite un " accompagnement ",
une aide au jeune lecteur. A partir de là, il est très difficile de
faire un classement par âge, tout dépend du niveau auquel on lit ou
fait lire. On finit par s'apercevoir que presque tous les ouvrages destinés
aux enfants sont porteurs de questions et peuvent être lus " philosophiquement ".
C'est une dimension supplémentaire : chercher la question,
la réponse s'il y en a une, ou sa propre réponse si l'auteur laisse
le lecteur la construire lui-même.
Distraire, amuser, faire rêver, mais aussi donner à réfléchir,
à penser : les livres et albums pour enfants réussissent souvent
à concilier imagination et raison ! I Acte-Sud Junior 1) collection " Les
contes philosophiques " L'étrange guerre des fourmis, Hubert Nyssen, illustrations de Christine Le Boeuf,
1996 (Iangage, violence, guerre) Les fourmis vertes et les fourmis bleues vivent tranquillement
leur vie de fourmis sans se préoccuper les unes des autres. Un jour,
une fée a l'idée bizarre de leur faire don du langage. Mais elle ne
leur donne pas le bon usage des mots. Les fourmis s'en servent pour
se disputer, s'insu1ter, et cela finit par une guerre où toutes les
fourmis trouveront la mort : même les vieilles fourmis, plus sages,
qui avaient tenté d'attirer l'attention de leurs congénères sur les
dangers des mots, meurent, enfermées par les autres qui ne voulaient
pas les écouter, au fond de la fourmilière. " Et voilà comment
disparurent de la terre fourmis bleues et fourmis vertes, victimes de
ces mots qui, sous leur apparence inoffensive, peuvent tuer ceux auxquels
on les décoche. " Le boa cantor,
Hubert Nyssen, illustrations de Claude Lapointe, 1996 (esprit critique, science et croyance) Sur les rives du fleuve Amazone vit un perroquet nommé
Brasil, à qui son maître a appris des airs d'opéra. Un jour, Brasil
se fait avaler tout vif par un boa. Pendant que celui-ci se prépare
à le digérer, Brasil, inquiet de se trouver dans cet endroit noir et
gluant, l'estomac du boa, se débat comme un diable et entonne un air
de la Flûte Enchantée. Deux savants qui s'en allaient étudier les boas
de cette région n'en croient pas leurs oreilles : ce boa émet des
sons : on dirait qu'il chante ! Ils enregistrent ce phénomène
et repartent ravis de leur découverte. Ils appellent cette nouvelle
espèce le " boa cantor ". Qtiand ils reviennent pour capturer l'animal
et l'emmener au Muséum, le boa est mort. Brasil s'est si bien démené
qu'il a fini par être rejeté par le boa. Mais ce dernier a trépassé
des blessures que le perroquet avait provoquées dans son estomac. Les
savants emmènent le boa pour le faire naturaliser. Désormais, il se
trouve dans une belle cage en verre où on peut l'admirer et lire sur
un panneau : " On voit ici l'unique BOA CANTOR connu
au monde . Ce reptile, de la classe des boas constrictors, appelés aussi
boas empereurs, se distingue des autres par les étranges harmonies qu'
il émet pendant sa lente digestion. " Suivent naturellement les noms
des illustres savants qui le découvrirent. Marguerite et la métaphysique, Virginie Lou, illustrations de Marie Gard, 1996 (métaphysique, origine du monde, Dieu) Marguerite est une petite rate très curieuse qui se pose
toujours des questions sur tout : qui a fait les couleurs, la mer,
la terre, les rats ? Elle veut savoir la cause de tout. Personne ne
sait répondre de manière satisfaisante à ses questions. Alors, elle
décide de réfléchir toute seule et d'écrire un livre où elle notera
les résultats de ses réflexions. A force de se creuser la tête, elle
trouve que c'est le Père Noël qui est la cause de tout. Ensuite, elle
découvre que ce sont les cloches (de Pâques) qui sont la cause de tout
ce qui provient des oeufs. Enfin, c'est Dieu qui a créé les hommes pour
assurer le confort des rats qui profitent de leurs maisons et de leurs
provisions. Ainsi le monde, créé par le Père Noël, les cloches
et Dieu, est parfait. Une vie de toutes
les couleurs, Janine Teisson.
illustrations de Thierry Desailly, 1998 (individu et société, conformisme) Martin Plastic vit dans un monde où, quand on quitte
l'enfance. il faut aller au grand magasin s'acheter, suivant ses goûts
et ses moyens, une Boîte de Vie, qui détermine la vie que l'on aura.
Mais Martin hésite tellement que le délai finit par être dépassé et
il se retrouve sans Boîte de Vie : SBA : Sans Billet d'Avenir.
Pour échapper aux brigades de l'Avenir qui obligent les SBA à avoir
une Vie standard, il se réfugie dans la maison et le jardin de sa grand-mère
où il mène une vie à sa manière, au milieu de la nature, rendant service
aux autres. Il se fabrique une fausse Boîte de Vie, si jolie que tous
les voisins lui apportent les leurs pour qu'il les embellisse.
Il tombe amoureux d'une jeune fille qui elle aussi a une fausse Boîte,
pleine de jolies choses. Ils se marient et attendent leur premier enfant : "Sanboîte
". Peur bleue chez les souris grises, Jo Hoestlandt, illustrations de Serge Ceccarelli (peur, peur de l'autre, égoïsme, exclusion) Les petites souris grises mènent une vie confortable
et agréable au pied d'une grosse montagne. Un jour, s'échappe de la
montagne une grosse fumée et elles entendent une voix qui appelle au
secours. Terrorisées, elles se cachent et se bouchent les oreilles pour
ne pas entendre les cris. Une de leurs compagnes plus courageuse leur
fait honte et arrive à les décider à aller voir ce qui se passe. Elles
découvrent la cause de leur terreur : une petite souris blanche,
perdue, qui vient d'un pays si pauvre qu'elle a voulu se sauver pour
venir de l'autre côté de la montagne en espérant trouver une vie meilleure.
Les souris grises, émues, l'adoptent et l'emmènent chez elles. 2)
collection " Les albums tendresse " Des
albums qui se situent dans la tradition du l'album au sens premier du
mot, l'album amicorum, la " liste d'amis " du XVIII°
siècle) Une
simple histoire d'amour, Piotr
Wilkon, illustrations de Josef Wilkon, 1997 (différence,
racisme) Bruno
le léopard tombe amoureux de Lisa la panthère noire : amour impossible,
car tout les sépare, leur couleur, les préjugés de leurs familles. Mais
l 'amour sera plus fort que tout, Bruno et Lisa se marieront et
auront : un enfant jaune et noir et un enfant noir et jaune !
Illustrations particulièrement ravissantes. ALBUMS II
L'Ecole des Loisirs, Pastel : Le
seigneur des vents, texte
de Maggie Pearson, illustrations de Helen Ong, 1996. (Liberté,
incarcération) Un
homme capture un aigle royal pour le dresser à chasser à sa place. Mais
l'aigle refuse de se laisser dresser. L'homme, furieux, l'enferme dans
une cage et le laisse pendant des semaines et des semaines. L'aigle
devient triste et malade, ses plumes se ternissent, ses yeux ne brillent
plus comme avant. Un jour, la nièce de l'homme vient lui rendre visite.
Elle découvre l'aigle royal dans sa cage. Elle est triste de voir un
si bel oiseau dans un tel état. Elle le montre à son oncle qui a honte
de ce qu'il a fait. Il le relâche, mais lorsqu'il ouvre la cage, l'aigle
ne s'envole pas, il ne sait plus battre des ailes, il reste dans la
cour et picore des graines avec les poules. La petite fille et son oncle
décident de le ramener chez lui. Ils grimpent jusqu'au plus haut sommet
et l'aigle se souvient, il respire l'air des hauteurs, il déploie ses
ailes et s'envole. Flon-Flon
et Musette, texte et illustrations
de Elzbiéta, 1993. (Guerre,
amitié, séparation) Flon-Flon
et Musette sont deux amis lapins inséparables. Lorsqu'ils seront grands,
Flon-Flon se mariera avec Musette. Mais un jour, la guerre est là. Les
deux lapins ne peuvent plus jouer ensemble, ils sont séparés par une
haie d'épines. La guerre dure très longtemps puis, enfin, elle s'arrête.
Le papa de Flon-Flon est de retour, un bras en écharpe, une jambe en
moins. Mais Flon-Flon comprend que la guerre n'est pas morte, elle n'est
qu'endormie, la haie d'épines est toujours là. Malgré tout, les deux
amis se retrouveront, Musette a fait un petit trou dans la haie pour
rejoindre Flon-Flon. Eva
ou le pays des fleurs, texte
de Rascal, illustrations de Louis Joos, 1994 (travail
des enfants, misère) Eva,
petite fille de 10 ans, vend des fleurs la nuit dans une ville toute
grise. Elle est orpheline, elle vit avec Momo qui l'a recueillie et
emmenée dans son pays. Elle doit travailler pour pouvoir repartir dans
son pays des fleurs, Momo le lui a promis. Mais elle ne le croit plus
depuis qu'il s'est acheté une belle voiture avec ses économies. Un jour
les gendarmes viennent arrêter Momo. Eva, après un geste d'adieu, part
pour son pays des fleurs. Le
monde à l'envers, textes et
illustrations de Mano Ramos, 1995. (regard
d'autrui, différence) Rémi
vit dans un monde où tout est à l'envers, même ses parents ont la tête
en bas. Le petit souriceau est très triste car ses camarades se moquent
de lui. Un beau jour, il décide de parcourir le monde pour trouver des
gens comme lui. Après un long périple, il rencontre enfin quelqu'un
qui a la tête à l'endroit. Lorsqu'il veut le rejoindre, il tombe et
dans sa chute le monde bascule. Il retourne parmi les siens, heureux
d'être enfin dans un monde où tout est à l'endroit. Fanchon, Rascal, illustrations de Sophie , 1997 (identité,
authenticité, oser être soi) Fanchon
est une petite lapine qui ne vit que pour faire plaisir aux autres et
faire ce qu'on attend d'elle. Si l'on n'attend rien, elle n'est rien.
Elle est très malheureuse de tous ces masques qu'elle se croit obligée
de porter. Un jour, elle les jette dans un grand feu et découvre la
lumière et la beauté. Bibi, texte et illustrations de Elzbieta, 1998 (relation
mère-enfant, place dans la famille, identité, devenir grand, devenir
soi) Bibi
est le fils d'une reine qui a quitté son roi. Il est donc le petit roi
de sa maman qui lui passe tous ses caprices, y compris celui de dormir
avec elle dans son lit. Bibi voudrait savoir voler comme les autres
oiseaux, mais sa maman a toujours peur qu'il se fasse mal. Il ne la
quitte jamais et reste petit. Mais un jour, il essaie de voler en cachette
et comprend qu'il est devenu grand. Petit-Gris, texte et illustrations de Elzbieta, 1995 (misère,
injustice) Petit-Gris
a attrapé la pauvreté. Il est obligé de quitter sa maison avec ses parents.
Des gens riches veulent adopter Petit-Gris, mais ses parents refusent.
Ils arrivent à la mer et se fabriquent une île flottante. Les chasseurs
les poursuivent parce qu'ils n'ont pas de papiers. Avec une éponge trouvée
sur la plage, Petit-Gris efface les chasseurs, la misère, la laideur. III L'Ecole des Loisirs Je
voulais te dire, texte et
illustrations de Jennifer Dalrymple, 1998 (langage, incommunicabilité, solitude) Un petit garçon joue à côté de son papa qui lit tout
le temps le journal. Il voudrait lui parler, lui dire plein de choses,
mais lorsqu'il essaie, les mots restent bloqués dans sa gorge. Alors
il fuit, retrouver Meüle, son ami imaginaire. Même en sa présence, le
petit garçon reste très malheureux et lorsqu'il veut l'expliquer à son
ami, là aussi les mots restent bloqués dans sa gorge. Meüle comprend
et tout doucement, met deux doigts dans la bouche du petit garçon et
tire un long ruban de papier où sont écrites toutes les pensées de l'enfant.
Celui-ci rentre chez lui et tend le papier à son papa qui le lit et
serre très fort le petit garçon dans ses bras. Bonjour,
Madame la Mort, Pascal Teulade,
illustrations de Jean-Claude Sarrazin, 1997 (vieillesse,
mort) Une
très vieille paysanne reçoit un jour la visite de la Mort qui vient
pour la prendre. Comme cette dame est sourde, elle ne comprend pas ce
que lui veut ce personnage et elle lui propose de devenir son amie.
Comme la Mort la trouve très sympathique, elle n'ose pas refuser et
s'installe chez elle. Elles vivent comme deux bonnes amies. Mais la
Mort doit partir, car on ne peut se passer d'elle dans le monde. Elle
organise une belle fête à la vieille dame pour son centième anniversaire,
et, au petit matin, la grand-mère ayant soufflé toutes ses bougiers,
annonce à la Mort qu'elle est prête ... Mauvaise caisse ! Texte et illustrations de Ole Konnecke, 1996 (rêve et réalité, imaginaire) Fred découvre une caisse pleine de livres au grenier.
Il les lit un par un et peu à peu il vit l'histoire si intensément que
les personnages envahissent sa chambre. Mais à la lecture du dernier
roman, au moment crucial de l'histoire, il lit : " L'histoire
s'arrêta parce que le petit garçon avait tout rêvé. " Fred est
furieux parce que tous les personnages disparaissent et qu'il se retrouve
tout seul avec cette histoire inachevée. Il donne un coup de pied dans
la caisse en disant : " De tous les trucs faciles, c'est
vraiment celui-là le plus tarte ! un rêve ! " Le secret,
de Anaïs Vaugelade, 1996 (connaissance, passage du concret à l'abstrait) Poule a un secret. Chat aimerait bien avoir un secret,
lui aussi, mais comment faire : il n'en a jamais vu, il ne sait
pas comment c'est fait : comment reconnaître quelque chose qu'on
n'a jamais vu ? Chat part à la recherche d'un secret. Mais il n'en
trouve pas. Il rentre à la maison et Poule lui dit : " J'étais
très inquiète, où étais-tu ? " " Ah ! répond
Chat, c'est mon secret ! " Le loup rouge,
de Friedrich Karl Waechter, 1998 (identité, liberté, mort) Loup
rouge est en réalité un petit chien. Mais un jour où il a été abandonné
par ses maîtres à cause de la guerre, il est recueilli et élevé par
une louve. Il devient donc un loup. Mais un autre jour, des chasseurs
tuent sa mère louve. Il est recueilli cette fois par une petite fille
et redevient un chien ... A la veille de mourir, il se repasse le film
de sa vie et la trouve belle et bien remplie. Un album étrange et poétique,
qui interroge sur le sens de la vie et de la mort. Méchante, par
Nadja, 1998 (méchanceté, gentillesse, violence) Paula
a une poupée qu'elle aime beaucoup, mais un jour de méchants garçons
la lui cassent. Paula est inconsolable. Pendant la nuit, une fée lui
répare sa poupée et c'est bien mieux qu'avant, car maintenant la poupée
est vivante et parle. Seulement elle est méchante et suggère à Paula
toute sorte de méchancetés qui éloignent peu à peu d'elle tous ses amis.
Paula se retrouve seule. Heureusement, la poupée sera désensorcelée
et deviendra gentille, et Paula aussi. Un chat est un chat, de Grégoire Solotareff, 1997 (identité, s'accepter soi-même) Narcisse est un chat qui n'est pas content d'être chat .
Il essaie d'être loup, lion, chien ... mais cela ne lui réussit pas
du tout. Finalement, il comprend qu'il est très bien comme il est et
que c'est comme ça que ses amis le préfèrent. IV
Hachette Jeunesse
Alice sourit,
de Jeanne Willis et Tony Ross, 1999 (différence,
tolérance) Alice est une petite fille qui fait tout comme les autres
enfants : dessiner, faire des grimaces, faire de la balançoire,
nager, rire ... A chaque page, on voit Alice dans ses différentes activités.
Ce n'est qu'à la dernière page qu'on la voit en entier, dans son fauteuil
roulant. Un livre très fort et très beau. V
Gautier-Languereau La
sagesse de Wombat, de
Mickaël Morpurgo et Christian Birmingham, 1999
(la
pensée et l'action) Wombat
est un petit animal qui ne sait faire que deux choses : creuser
des trous et penser. Les autres qui savent courir, sauter, grimper aux
arbres, chasser ... se moquent de lui. Mais le jour où la savane brûle,
tout ce qu'ils savent ne leur sert à rien. Par contre, Wombat, lui,
réfléchit et pense qu'en creusant un grand trou, tous les animaux pourront
se mettre à l'abri du feu. Ainsi, il les sauve tous. C'est bien utile
de penser ! VI Milan
7
souris dans le noir, de ED Young, 1992 (connaisance,
sagesse) 7
souris font une étrange découverte : chacune de son côté cherche
à identifier la chose : pour l'une, c'est une corde, pour l'autre,
une falaise, pour une 3° un serpent ... En fait, il s'agit d'un éléphant,
et c'est la dernière souris, qui représente un peu toutes les autres,
qui découvre la clé de l'énigme en ne se contentant pas d'un fragment
de la chose mystérieuse, mais en l'explorant dans son entier. " Savoir
est un peu mieux que rien, mais le sage ne connaît que ce qu'il a vu
en entier. " VII
Editions du Rouergue
Les
petits bonshommes sur le carreau,
Texte et illustrations d'Isabelle Simon et Olivier Douzou, Editions
du Rouergue, 1998. (Misère,
exclusion sociale) Un
petit bonhomme est dessiné sur le carreau embué d'une fenêtre. Il regarde
au-dehors et voit des petits bonshommes dans le froid, couchés sur la
paille, dans la misère, côté verso. Le petit bonhomme est né sous une
bonne étoile, côté recto. De l'autre côté, du côté où il fait froid,
les bonshommes rêvent à une belle étoile, entre les poubelles, sur le
pavé. Mais lorsque le rideau de la fenêtre sera tiré, le petit bonhomme
se retrouvera du côté où il fait froid, côté verso. VIII
Casterman, Albums Duculot
Longtemps, texte de Claude Clément, illustrations de Jame's Prunier,
1997 (Mémoire,
temps) Une
vielle est posée dans un coin de l'atelier, elle ne chante plus, elle
ne joue plus, tout le monde l'a oubliée depuis longtemps, sauf le luthier
qui l'a fabriquée. Autrefois, elle était de toutes les fêtes, mais les
gens se sont lassés de sa voix un peu fêlée, un peu usée, un peu grinçante,
à demi fanée.Mais, un jour, le luthier prend la vielle et se rend sur
la place du marché. Il commence à jouer et tout le monde se retourne,
petits et grands, jeunes et moins jeunes et ils se mettent à danser
au son de la vielle, un peu usée, un peu fanée. Classement par sujets : langage, communication : L'étrange guerre des fourmis
Je voulais te dire esprit critique :
Le boa cantor métaphysique :
Marguerite et la métaphysique identité :
Une vie de toutes les couleurs
Fanchon
Bibi
Le loup rouge
Un chat est un chat relations sociales, autrui :
Une vie de toutes les couleurs
Peur bleue chez les souris grises
Une simple histoire d'amour
Le monde à l'envers
Alice sourit violence :
L'étrange guerre des fourmis
Flon-Flon et Musette
Méchante
rêve et réalité : Mauvaise caisse ! connaissance :
Le secret
7 souris dans le noir la pensée et l'action : La sagesse de Wombat le temps :
Longtemps l'exclusion sociale, la misère :
Petit-gris
Eva et le pays des fleurs
Les petits bonshommes sur le carreau la liberté :
Le seigneur des vents la mort :
Bonjour, madame la Mort |